Alors que l’inflation continue d’impacter divers secteurs de l’assurance, force est de constater une exception notable dans le domaine de l’assurance emprunteur. Depuis plus d’une décennie, les tarifs associés aux assurances de prêt immobilier affichent une tendance décroissante, offrant ainsi une bouffée d’air frais aux emprunteurs. Plusieurs facteurs expliquent cette évolution, parmi lesquels la libéralisation progressive du marché, favorisée par une série de lois clés depuis 2010, ainsi que la montée en puissance d’une concurrence accrue entre bancassureurs et assureurs alternatifs comme Axa, Generali ou encore la Maif. Cette baisse des prix permet à un nombre croissant d’emprunteurs de faire jouer la concurrence, à l’instar des clients du Crédit Agricole ou de la Banque Postale, et d’accéder à des offres plus avantageuses. Certaines catégories, notamment les plus de 45 ans, bénéficient particulièrement de cette dynamique tarifaire. Nous analyserons en détail les fondements de cette tendance, les profils concernés, et l’importance du choix des garanties qui conditionne ces tarifs attractifs.
Les tarifs historiquement bas de l’assurance emprunteur immobilier : décryptage d’une tendance durable
Un crédit immobilier impose systématiquement la souscription à une assurance emprunteur qui garantit le remboursement du prêt en cas de décès, d’incapacité ou de perte d’emploi. Cette couverture, essentielle pour les banques, a longtemps été perçue comme coûteuse. Toutefois, depuis une quinzaine d’années, cette perception s’est inversée grâce à une baisse constante des tarifs.
Selon une étude récente menée par Magnolia, portant sur 28 contrats proposés par des acteurs majeurs tels que CNP Assurances, Allianz, Groupama ou April, le coût moyen de l’assurance de prêt a reculé de près de 27 % entre 2020 et 2025. Le cabinet indépendant Actélior va plus loin en évaluant cette diminution à 40 % sur une période de 15 ans. Ces chiffres témoignent d’une tendance structurelle. Ce recul notable est d’autant plus marquant qu’il contraste fortement avec l’augmentation des tarifs observée dans d’autres branches comme l’assurance santé ou habitation.
Cette évolution s’explique notamment par une intensification de la concurrence qui pousse les assureurs à proposer des offres plus compétitives, ainsi que par un affinage des critères de tarification. Par exemple, la Macif et Groupama sont parvenus à offrir des tarifs particulièrement ajustés pour des profils jugés « standard », tandis que des groupes comme Generali ont innové dans les formules modulables. La baisse des coûts facilite également l’accès au crédit pour des emprunteurs plus nombreux ou avec des profils auparavant qualifiés de « risqués ».
- Étude Magnolia : -27 % en moyenne sur 5 ans
- Réduction de 40 % sur 15 ans selon Actélior
- Concurrence accrue entre acteurs traditionnels et alternatifs
- Tarifs compétitifs chez Groupama, Macif, Allianz
- Innovation tarifaire par Generali et April
Assureur | Évolution des tarifs (2020-2025) | Points forts |
---|---|---|
CNP Assurances | -25 % | Réseau bancaire solide, offres sur mesure |
Allianz | -30 % | Modularité des garanties, expertise assurantielle |
Macif | -22 % | Tarifs attractifs pour profils standards |
Groupama | -28 % | Proximité régionale, adaptation locale des offres |

Comment la libéralisation du marché de l’assurance emprunteur a catalysé la chute des prix
Depuis 2010, plusieurs lois majeures ont remodelé le paysage de l’assurance emprunteur en France. Le marché, longtemps dominé par les bancassureurs – Crédit Agricole, Banque Postale, et d’autres – a vu ses règles évoluer au profit des emprunteurs souhaitant faire jouer la concurrence.
La loi Lagarde, adoptée en 2010, a instauré la possibilité pour un emprunteur de choisir une assurance externe, une délégation d’assurance, plutôt que de souscrire obligatoirement le contrat proposé par sa banque. Cette liberté avait pour but d’ouvrir le marché et de faire baisser les tarifs via la compétition.
Puis, en 2014, la loi Hamon a permis de changer d’assurance emprunteur pendant la première année suivant la signature du prêt, facilitant ainsi la recherche d’offres plus attractives. L’amendement Bourquin, en vigueur depuis 2018, a étendu cette possibilité en autorisant la résiliation à la date anniversaire du contrat au-delà de la première année.
Enfin, la loi Lemoine, entrée en vigueur en 2022, a franchi une nouvelle étape en autorisant la résiliation à tout moment du crédit, sous réserve que le nouveau contrat présente un niveau de garanties équivalent. Elle a aussi supprimé le questionnaire de santé pour certains prêts et réduit le délai du droit à l’oubli, éliminant des obstacles administratifs pour beaucoup.
- Loi Lagarde (2010) : introduction de la délégation d’assurance
- Loi Hamon (2014) : résiliation dans l’année suivant la souscription
- Amendement Bourquin (2018) : résiliation à date anniversaire
- Loi Lemoine (2022) : résiliation à tout moment + suppression questionnaire santé
- Réduction du délai de droit à l’oubli de 10 à 5 ans
Ces mesures ont profondément modifié le rapport de force, incitant des acteurs comme Allianz, April ou AXA à rivaliser sur les prix et à développer des garanties plus adaptées aux nouveaux standards. Certains emprunteurs, particulièrement ceux bénéficiant d’un bon dossier médical et financier, tirent le plus grand parti de cette libéralisation.
Lois majeures | Impact sur l’assurance emprunteur | Conséquences pour les emprunteurs |
---|---|---|
Loi Lagarde | Choix libre de l’assureur | Début de la concurrence, baisse des prix |
Loi Hamon | Résiliation durant la première année | Flexibilité accrue, économies possibles |
Amendement Bourquin | Résiliation à la date anniversaire | Maintien de la concurrence sur la durée |
Loi Lemoine | Résiliation à tout moment, suppression questionnaire santé | Liberté maximale, simplification administrative |
Ces changements législatifs ont aussi permis d’ouvrir le marché aux nouveaux entrants, tels que des courtiers indépendants et des plateformes numériques, ce qui renforce la pression sur les bancassureurs traditionnels.
Profils bénéficiaires : qui profite le plus de la baisse des tarifs de l’assurance emprunteur ?
La baisse des tarifs ne bénéficie pas de manière uniforme à tous les emprunteurs. Selon les données du comparateur Magnolia, les personnes de plus de 45 ans ont réalisé les plus fortes économies avec une réduction moyenne de 35 %. Ce phénomène peut s’expliquer par l’amélioration des offres pour des profils jugés jusqu’ici plus « à risque ».
Les jeunes adultes, âgés de 25 à 40 ans, ont également vu leurs primes diminuer, mais dans une moindre mesure, autour de 20 %. Ceci reflète une plus forte compétition sur des profils souvent considérés comme « standards » mais aussi une segmentation affinée des risques par les assureurs. Par ailleurs, la majorité des emprunteurs présentant des antécédents médicaux bénéficie désormais d’offres beaucoup plus compétitives avec des surprimes bien plus raisonnables qu’auparavant.
À l’inverse, les emprunteurs correspondant au « segment Lemoine », c’est-à-dire ceux qui sont exonérés du questionnaire de santé, voient leurs tarifs augmenter légèrement, de 4 à 10 euros par mois en moyenne par assuré. Cette hausse s’explique par la prise en charge d’un risque plus élevé par les assureurs, qui ne disposent plus des mêmes informations médicales.
- Plus de 45 ans : économies moyennes de 35 %
- Jeunes emprunteurs (25-40 ans) : baisse moyenne de 20 %
- Profils présentant des risques médicaux : offres plus accessibles
- Segment Lemoine : légère augmentation tarifaire
- Majorité des emprunteurs encore rattachés aux bancassureurs (77 % du marché en 2023)
La répartition démographique des assurés montre également une différence nette dans les comportements. Les cadres, souvent bien informés, représentent 58 % des résiliations d’assurance, alors qu’ils ne constituent qu’un tiers des emprunteurs. À inverser, les salariés non cadres, qui forment la majorité des souscripteurs, résilient moins souvent.
L’importance stratégique du choix de la quotité dans les contrats d’assurance emprunteur à deux
La quotité représente la part du prêt immobilier assurée pour chaque co-emprunteur. Ce paramètre est essentiel lorsque deux personnes souscrivent ensemble un crédit, puisqu’il détermine la répartition des garanties et par conséquent des coûts.
Déterminer une répartition équilibrée selon les revenus respectifs du couple est souvent conseillé. Par exemple, si l’un des emprunteurs gagne nettement plus que l’autre, il est judicieux qu’il soit assuré à une quotité plus élevée afin de maximiser la couverture en cas d’incident. Lorsque chaque emprunteur est assuré à 100 % au titre du décès, le capital restant dû est intégralement pris en charge si l’un des deux décède.
À l’inverse, une assurance partielle, souvent appelée assurance à « quotité partielle », expose l’emprunteur survivant à devoir régler une partie des mensualités restantes. Par exemple, si le défunt était assuré à hauteur de 50 %, le survivant reste responsable de la moitié du prêt. Ce choix peut influer sur le coût global du contrat, et l’économie immédiate réalisée lors de la souscription peut s’avérer coûteuse à long terme.
- Quotité à 100 % : couverture intégrale en cas de décès
- Répartition proportionnelle aux revenus du couple
- Quotité partielle : risque financier pour l’emprunteur survivant
- Importance d’adapter la quotité aux besoins spécifiques du foyer
- Impact direct sur le montant des cotisations mensuelles
Typologie | Exemple de répartition | Conséquence en cas de décès | Impact sur la prime |
---|---|---|---|
Quotité 100 % pour chaque emprunteur | 50 % / 50 % | Capital intégralement remboursé | Prime plus élevée |
Quotité différenciée (70 % / 30 %) | Par exemple selon revenus | Couverture proportionnelle aux quotas | Prime ajustée en fonction |
Quotité partielle | 50 % / 0 % | Le survivant assume la demi-part non assurée | Prime la moins élevée |
La prise en compte de la quotité est donc un levier majeur pour optimiser la protection offerte tout en maîtrisant le coût de l’assurance emprunteur. Des assureurs comme AXA ou April proposent des simulettes en ligne pour aider les emprunteurs à choisir la répartition la plus adéquate.
Les enseignes incontournables et comment bien choisir son assurance prêt immobilier en 2025
Face à la diversité d’acteurs présents sur le marché, il devient essentiel d’identifier les assureurs les plus performants et adaptés aux besoins spécifiques de chacun.
Des groupes traditionnels comme Crédit Agricole, AXA, CNP Assurances, Allianz, Maif, Macif, Groupama, Banque Postale et April dominent le secteur, offrant une palette large de garanties, de tarifs et de services. Chacun met en avant ses avantages :
- Crédit Agricole : un acteur historique avec des solutions intégrées au crédit immobilier
- AXA : innovations digitales et garanties modulaires
- CNP Assurances : grande expertise dans le secteur bancaire
- Allianz : forte capacité d’adaptation et services premium
- Maif et Macif : modèles mutualistes avec offres compétitives
- Groupama : proximité régionale et personnalisation des contrats
- Banque Postale : simplicité et intégration dans les offres de prêt public
- April : spécialiste des solutions flexibles et comparateurs en ligne
Les emprunteurs sont invités à comparer systématiquement ces offres pour profiter des baisses tarifaires, notamment en utilisant les outils en ligne développés par ces assureurs et courtiers spécialisés. La concurrence stimulée bénéficie donc directement aux consommateurs de crédit immobilier.
Assureur | Points forts | Services complémentaires |
---|---|---|
Crédit Agricole | Réseau bancaire intégré | Simulation de crédit + assurance |
AXA | Digitalisation, modularité | Suivi en ligne, application mobile |
CNP Assurances | Expertise bancaire | Offres sur mesure |
Allianz | Adaptabilité, services haut de gamme | Assistance premium |
Maif | Mutualisme, compétitivité | Conseils personnalisés |